Bien le bonjour à vous, lecteurs, lectrices ! Il y a quelque mois de cela (au mois de mars plus précisément) j’ai vu 2 films qui traitent d’un sujet identique : la vie dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Ces deux films sont très forts émotionnellement et j’ai décidé de vous parler d’un des deux : Dans un recoin de ce monde (comme le titre l’indique).
Comme je n’ai pas spécialement envie qu’il s’agisse d’un article long, je vais essayer de me contenter de décrire mon ressenti (mais je doute d’y parvenir).
Un peu de contexte
Le film se déroule entre les années 1930 et 1945 (donc avant seconde guerre mondiale puis pendant). Durant tout le film, nous suivrons Suzu ; jeune fille au début puis femme faite à la fin. Différentes étapes viendront agrémenter sa vie pour la faire changer progressivement. L’image que vous devez avoir à l’esprit concernant Suzu est celle d’une femme rêveuse qui adore dessiner (et est particulièrement douée pour cela), mais qui doit également remplir/encaisser ses obligations (se marier, apprendre les différentes compétences de femme au foyer [cuisine, couture, agriculture, etc.], s’occuper de sa belle famille qui n’est pas toujours tendre avec elle, aimer un mari qu’elle ne connaît pas ou encore accepter de ne plus beaucoup voir sa famille) et sans avoir son mot à dire. Le personnage est assez passif et il encaisse beaucoup ; cela se ressent à sa perte de cheveux due au stress.
Le Japon à cette époque était très patriotique et paternaliste (je ne dis pas qu’il ne l’est plus aujourd’hui, je dis juste qu’il l’était davantage avant), donc la place de la femme était inévitablement à la maison. Par ailleurs, dans un contexte de seconde guerre mondiale, il était nécessaire d’assister à des cours pour connaître les dangers de l’armement de l’ennemi et la bonne réaction à avoir. Par exemple, certains citoyens devaient apparemment creuser leur propre abri dans la terre. Bien entendu, tout ce que j’énonce ici provient du film que j’ai vu et non de recherches personnelles.
Le film
D’un point de vue filmographique, le film est étrangement très coloré là où j’aurai pensé qu’il adopterait des couleurs plus fades (ce qui aurait été de consonance avec la thématique). Ce sont des couleurs pastels qui sont bienvenues, mais contrastent un peu avec le sujet du film. Toutefois, j’ai trouvé cette utilisation des couleurs particulièrement intéressante vu que cela donne au tout un ton assez apaisant (c’est mon ressenti) durant les 3/4 du film puis accentue l’horreur de la guerre. On suit paisiblement la vie de Suzu et ces quelques péripéties, sans trop observer la guerre et ces monstruosités. Les changements dus à la guerre sont progressifs et surviennent un par un comme : les cours sur les armements et les réactions à avoir, l’absence de lumière la nuit, le manque de nourriture, l’inflation (entre le début et la fin du monde c’est une réelle coupure), les hommes de la maison reviennent de moins en moins souvent (et pas toujours en bon état), des familles se déchirent, des tranchées et abris apparaissent, de moins en moins de personnes sont présentes en ville, les villes/villages finissent totalement (ou en partie) détruit par les bombardements et des pertes de proche apparaissent peu à peu.
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que la guerre s’insinue lentement, mais sûrement dans la vie de chacun. Cependant, nous profitons avec les personnages de chaque petit instant de bonheur et de paix dont ils profitent eux-mêmes avec une certaine naïveté.
J’ai trouvé intéressant que le personnage de Suzu ne se contente pas de rester passive ad vitam æternam. Elle trouve un moyen qui lui est propre de se battre et ne pas se laisser aller au désespoir. De même, elle finit par accepter de son plein gré son nouveau style de vie et même à y trouver une forme de bonheur qu’elle sait apprécier (elle a un mari, une famille, elle n’est pas seule, elle a un toit, etc.). Elle parvient à profiter de la vie comme elle le peut et je trouve que c’est beau. Elle prend d’autant plus conscience de sa chance et son bonheur quand elle revoit son amour de toujours. Devenu marin, Suzu n’était pas certaine de le revoir un jour. Ce jour arrive et ils se retrouvent, mais lorsqu’il avoue ses sentiments, il est trop tard. Elle est déjà mariée, probablement enceinte et satisfaite de sa situation (même si elle aurait aimé qu’il se déclare plus tôt, car cet amour était réciproque).
Je suis toujours surpris par les films (en anime je parle) qui traitent de ce sujet. À chaque fois, je m’attends à ce que ce soit horrible et triste (et ça l’est), mais le fait que ce film prenne le sujet à contre-pied (à savoir trouver l’étincelle de l’espoir et du bonheur dans une situation malheureuse, voire terrible) est une véritable bouffée d’air frais. Le fait que le film garde un aspect graphique simple est d’ailleurs très plaisant (là où le tombeau des lucioles ne lésine pas sur les détails) et ajoute un petit quelque chose de magique à l’univers représenté (on sait s’en distancier comme s’en rapprocher). Personnellement, j’ai plus apprécié ce film que le tombeau des lucioles (qui est vraiment bien, mais affreusement triste ; d’autant plus que l’on connaît la fin dès le début et que celle-ci est inéluctable).
Voilà, je pense avoir dit un peu ce qui me passait par la tête. Je sais que l’article n’est pas très bien construit et que je ne vais pas au bout de mes idées, mais comme je l’ai dit au début : c’est pour partager mon ressenti.
À bientôt !